Blondshell ‘ Blondshell

On parle toujours avec ses propres influences en tête et, si elles nous parlent personnellement, peut-être ne sembleront-elles pas pertinentes à quelqu’un d’autre. Me concernant, impossible pour moi de ne pas penser à PJ Harvey ici, et à Rid Of Me donc puisqu’il faut bien être un minimum précis.

À 25 ans, et après un premier EP avant cette période sanitaire mondiale qui a tout bouleversé pendant de longs mois, voici le tout premier album studio de Blondshell, ou Sabrina Teitelbaum de son vrai nom. Parmi ses influences, notez l’obsession qu’elle avait, enfant, pour les Rolling Stones, alors que The National a particulièrement influencé sa façon d’écrire ses chansons. Et après deux années dans une école de musique californienne où elle a pu réaliser que tout autour d’elle on ne jurait que par Lana Del Rey ou Lorde, elle s’en reviendra chez elle et finira par se laisser porter par les années 90 et des groupes comme Nirvana et Hole, mais aussi des artistes comme Patti Smith – dont PJ Harvey justement a repris le flambeau comme nulle autre.

Avec Blondshell, Sabrina Teitelbaum ne propose pas une musique révolutionnaire, originale, qui sorte du lot, du mainstream. Pourtant, et paradoxalement, quel impact elle a su trouvé ! Et je pense être plus qu’objectif, moi, qui n’écoute presque plus de rock tant cela me blase d’entendre que des artistes puissent se complaire à tourner en rond. Neuf chansons toutes aussi détonantes les unes que les autres, qui semblent provenir de trente ans en arrière, mêlant savamment ambiance crue et primaire et chaleur humaine d’une manière somptueuse.

Je ne vois absolument pas comment, cette année, je pourrais à nouveau m’enthousiasmer autant pour un disque de rock. Et même si l’on oublie l’étiquette, le genre : quelle œuvre puissante ! Il me faut remonter à près de cinq ans plus tôt et Dogviolet de Laurel pour une telle claque. Déjà culte, et c’est un euphémisme, croyez-moi.

(in Heepro Music, le 07/04/2023)

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