James Blake ‘ Enough Thunder

Seulement quelques mois après la sortie de son premier album éponyme, lequel avait été précédé par plusieurs singles et EPs, revoici James Blake avec un nouvel EP de six titres, intitulé Enough Thunder selon l’un des morceaux du disque.
Piano, voix et production légère et discrète, « Once we all agree » initie notre écoute d’une façon plutôt froide, glacée, et même glauque. « We might feel unsound » poursuit avec plus de sérénité, et nous ramène à la lumière du jour : la production, toujours en légèreté, soutient cette fois-ci beaucoup plus le travail sur la musique autant que sur la voix.
Cet été, le jeune Anglais avait déjà publié aux côtés de l’Américain Bon Iver un aperçu du disque, « Fall creek boys choir ». À partir de là, l’on se rendra vite compte qu’il y a deux parties dans ce petit disque : trois premiers titres qui dépareillent de l’ambiance de James Blake, alors que les trois suivants nous y ramènent, comme si Enough Thunder était à la fois une parenthèse et une extension de son « debut album ».
Ensuite, donc, c’est une reprise annoncée de Joni Mitchell qui nous avait mis, un peu plus, l’eau à la bouche. Enfin, nous voilà à l’écouter, ce « A case of you ».
Évidemment, s’il possède quelques similarités avec James Blake, Enough Thunder demeure au final à part au vu de sa ligne directrice.
Davantage de piano pour moins d’effets dubstep, ou électro si vous préférez, comme le justifie la reprise de Joni Mitchell, tout en simplicité mais sans y perdre en efficacité. On oublierait presque que Blake est un artiste jeune et tendance, le confondant avec une sorte d’Elton John (et c’est un compliment, quoi vous pensiez de son illustrissime aîné).
Les deux autres titres permettent de se remémorer l’album : « Not long now » aurait pu figurer sur son opus qui figure sans l’ombre d’un doute parmi les meilleures productions de l’année ; ce titre est particulièrement mémorable, intense et illustratif du style posé de Blake.
L’ep se termine sur son titre éponyme, « Enough thunder », qui aurait également pu intégrer l’album. Ainsi, James Blake n’ouvre pas de nouvelle voix, mais confirme celle qu’il a décidé d’emprunter avec assurance.
Un beau disque, parfait contrepoids des onze morceaux de l’album dont il semble être une suite évidente, telle un épilogue fastueux. En attendant la suite de ses aventures, lors d’un nouveau travail. Mais non, n’attendons rien, profitons simplement de tout ça !

(in heepro.wordpress.com, le 10/10/2011)

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